jeudi 10 juin 2010

La pause estivale

Sur les hauts plateaux de l'Himalaya, la venue de l'été, plus encore que celle du printemps, apporte la chaleur et sécheresse. La fonte des neiges, qui n'intervient que très lentement, au sortir de l'hiver, se fait vraiment sentir à partir du mois de mai. S'ensuit alors une période plus agréable pour l'organisme, de vie à l'extérieur, où l'on peut rejoindre les pâturages, comme envisager de se baigner - à la fraîche - dans l'eau des rivières ou des lacs... La vie nouvelle généré epar le printemps, qui se déploie très doucement en haute altitude, voit son apogée durant la saison estivale. L'humidité (liée à l'eau) laisse la place à la sécheresse (liée au feu), et le corps, composé des cinq éléments, risque à tout moment l'épuisement.


La saison de la léthargie

L'été - le croirez-vous?- est la saison de la "léthargie". Un moment où il nous faut veiller à ne pas consumer nos forces. Dans des conditions climatiques extrêmes, comme celles du Haut Himalaya, nul ne songe à dilapider ses précieuses ressources physiques, car qui prend soin de sa santé en été passera bien l'hiver (or, lorsque la température tombe à 40 sous zéro, c'est une question de survie!).

Dans les régions les plus chaudes de l'Inde, comme jusqu'aux contreforts de l'Himalaya, la chaleur rend insupportable toute activité physique du milieu de la matinée à la fin de l'après midi: la sueur s'écoule du corps au moindre mouvement, et le sel naturel contenu dans le corps s'en va. En haute altitude, la température peut varier de plusieurs degrés entre la tête et les pieds: il n'est pas rare d'attraper une insolation, et d'avoir les pieds glacés. Or le risque de coup de soleil augmente à cause de cette perte de sel, comme du glucose que le corps contient.
Heureusement, la nature nous offre alors en abondance ce dont nous avons besoin!


Boire les fruits de la terre

L'ensemble des légumes et fruits contenant de l'eau, tels les concombres, les melons (en Inde, la plupart des melons sont plutôt amers et étanchent davantage la soif que nos melons sucrés), ainsi que les baies (fruits rouges) que l'on trouve en abondance dans les forêts et les montagnes, ainsi qu'un fruit très répandu - et extrêmement nourrissant - de la vallée du Kashmir, sont particulièrement conseillés, à consommer crus, ou encore sous forme de jus.
Les produits laitiers frais aux propriétés rafraîchissantes comme le yahourt, consommés seuls, ou associés à la nourriture, sous forme de "raita" (salade indienne associant des légumes comme le concombre avec du yahourt), sont bons car ils constituent l'une des sources de protéines animales les plus adaptées en été (la viande est considérée comme trop "chaude", et créant toute forme d'excès de type "feu"). On préferera entre tous les laits et fromages astringents issus de la traite des chèvres, des brebis, car la saveur astringente est par nature rafraîchissante.
La céréale de base est le riz, car il est équilibrant pour le système digestif, et évite bien des maux liés à la chaleur, car il régule le transit et évite les diarrhées, qui, en été, conduisent à une sévère déshydratation. Une autre céréale riche en mucilage, légère, digeste, et rafraîchissante est l'orge, céréale de base de la nourriture ladakhie et tibétaine, avec laquelle l'on constitue la fameuse Tsampa (galettes de farine d'orge).
L'on choisit entre tous les aromates la menthe, ainsi que la coriandre, les épices douces comme le cumin, l'anis, le fenouol, le curcuma avec parcimonie. De façon générale, l'on réduit la consommation d'épices en été. Pour augmenter la consommation de sucres, dans l'alimentation, comme dans les boissons, auxquels l'on ajoute du sucre (candy ou jaggary, issu de la résine d'un arbre). Car le doux est la saveur est la principale saveur qui "nourrit" et fortifie le corps, et qui le protège des effets adverses du feu.

De façon générale, l'on évite: les légumineuses (sèches), les aliments acides, piquants, excessivement salés (chauds). Et l'on favorise les aliments humides, frais et doux.


Montagnards de l'effort, prenez-vous aussi une pause, une fois l'an, et c'est maintenant!

Credit photo flickr Latica

mercredi 2 juin 2010

Programme des ateliers de l'été


L'Association Aparna proposera cet été un cycle de journées découverte, ouvertes à tous, sur les méthodes naturelles de soins de l'Inde, et plus particulièrement des contreforts aux hauts plateaux de l'Himalaya.

Au programme:

Yoga Tibétain les samedis de juillet et août à 17h30

Un été pour se ressourcer
Deux journées pour découvrir et assimiler les bases de l'hygiène de vie en phase avec les rythmes naturels, alimentation, usage des plantes, soins corporels
Les 10 et 17 juillet

Secrets de beauté de l'Inde
Journée découverte des soins naturels avec réalisation d'un soin personnalisé
Le 14 juillet et 9 août à Montpellier
Le 30 août à Marseillan

Intervenant: Nelly Saby, historienne et praticienne en Ayurveda et Yoga

Pour les modalités et tarifs des ateliers, contactez-nous par mail:
aparnafrance@gmail.com

lundi 21 septembre 2009

La belle saison, la belle santé dans l'Himalaya


L'arrivée de l'automne est un moment privilégié, et particulièrement agréable sur les hauts plateaux de l'Himalaya. C'est la saison des moissons, du partage, de la douceur de vivre. Avant l'arrivée des grands froids...

Nous avons voulu vous faire partager la vision automnale de la médecine Amshi à travers le très bel ouvrage co écrit par Jean Claude Sergent et le Dr Namgyal Qusar.

L'automne est la saison où tout change de couleur dans les pays froids. Le temps n'y est ni chaud ni froid. Souffle un vent plutôt doux, qui se rafraichit à mesure que l'on avance dans la saison, et que l'on va vers l'hiver. C'est une saison agréable, lumineuse, dispensant la générosité du ciel avant l'arrivée des grands froids.


Durant l'été, le corps, qui a emmagasiné beaucoup de chaleur, est plus susceptible de développer des troubles liés à la "bile", appelée en tibétain mKhrispa. Pour cette raison, l'automne est une saison de "purification", où l'on pratique dans ces régions un jeûne de 9 jours, Shradye Navrotra (qui répond à un autre jeûne de 9 jours, celui pratiqué à la sortie de l'hiver). L'on recherche les saveurs rafraîchissantes, que sont l'amer et l'astringent. Et puisque le corps doit faire ses réserves de "chaleur" en prévision du froid, l'on reprend, à l'automne, et à la faveur du retour de la douceur, la consommation d'aliments de nature "chaude". Notamment les céréales: froment, maïs, ainsi que l'orge qui constitue l'essentiel de l'alimentation dans ces régions reculées. Les légumineuses, haricots, lentilles, pois, vont également tonifier l'organisme, avec les légumes de saison comme l'ensemble des variétés des courges et crucifères. La consommation de produits laitiers, comme le babeurre ou le ghee, sont pris en quantité modérée, mais restent bien présents, car ils assurent, dans ces pays où la viande est trop rare pour être consommée quotidiennement, la part de protéines végétales. Les fruits secs tendent à remplacer les fruits frais, et on peut les consommer autant que nécessaire, car ils contiennent beaucoup de minéraux.

Sur les hauts plateaux, l'automne est une saison active: on moissonne, on s'active à l'extérieur, on prépare l'hiver. C'est une saison où il est bénéfique de pratiquer régulièrement de l'exercice en plein air, pour nettoyer l'organisme - en ne le surchargeant pas. "On pourra réduire l'alimentation car c'est une saison où s'éploie ordinairement une énergie abondante et firte dans le ciel."
Agréable, douce, tempérée, plutôt lumineuse, elle doit être aussi joyeuse et plaisante que le ciel nous invite à l'être...


D'après Médecine tibétaine et alimentation, Dr Namgyal Qusar et Jean-Claude Sergent, Calmann-Lévy

Crédit photo Reurinkjan, Filckr

jeudi 3 septembre 2009

Une rentrée en Terre Inconnue


Quelle belle surprise de trouver dans la grille de nos programmes, pour aborder la rentrée sous le ciel pur et dégagé des hauts plateaux de l'Himalaya, que cette authentique et émouvante rencontre en "Terre Inconnue", avec Dolma, femme paysanne de la vallée du Zanzkar!

Nous avons eu envie de relever l'évènement pour plusieurs raisons importantes, tenant tout d'abord à la beauté du reportage, et de la démarche humaine que nous propose Frédéric Lopez, qui nous permet d'aller à la rencontre d'un pays, de ses paysages, de sa pureté, de son quotidien, et de l'extraordinaire joie de vivre de son peuple dans un environnement où la solidarité est indispensable.

La raison essentielle, c'est que Frédéric Lopez nous permet de faire la connaissance d'une femme perpétuant la tradition Amshi, soit la médecine traditionnelle bouddhique de l'Himalaya. Face à ses hôtes, elle raconte, en broyant sous son mortier en pierre des plantes et des épices (Gilbert Montagné reconnaîtra la cardamome) pour fabriquer des remèdes pour l'hiGiver. Car Dolma nous explique que dans ces régions isolées, une maladie, même bénigne, peut avoir des conséquences irrémédiables, car les habitants de certaines zones du Ladakh se retrouvent complètement coupés du monde de la chute des premières neiges à leur fonte.
C'est à l'âge de 13 ans que Dolma décide de devenir Amshi, afin de pallier à ce problème pour sa famille, comme pour l'ensemble de sa communauté. Elle ira étudier, chaque hiver, durant 8 longs mois, isolée de tout, dans l'un des rares monastères où est encore dispensé cet enseignement.

Pour ceux qui n'on pas encore vu ce reportage, ou visionné l'émission, retrouvez la rencontre avec Dolma.

mercredi 29 juillet 2009

Le Ladakh


Le Ladakh est longtemps resté innaccessible aux étrangers, et notamment aux Occidentaux. Essentiellement pour des raisons géographiques et climatiques, car l'accès aux zones habitées par les Ladakhis, ainsi que la capitale de cette région himalayenne, Leh, se trouve coupée des vallées durant toute la période hivernale correspondant aux premières chutes des neiges (octobre) à leur fonte (mai-juin).
Le Ladakh représente une entité à part dans l'ensemble très composite du Sous Continent Indien: il se rapprochant davantage de l’Asie Centrale et du Tibet, ce, du fait de sa géographie, de son climat, mais aussi de sa culture, de son appartenance linguistique ainsi que de sa religion, bouddhiste.
Le Ladakh appartient à l'état indien du Jammu Kashmir, couvrant en réalité trois états différents : le Jammu, le Kashmir et le Ladakh. Cet état frontalier au Nord Ouest du Pakistan, touche au Nord Est de la Chine, et au Sud jouxte les états indiens du Pendjab et de l’Himachal Pradesh.





Géographie

Jouxtant les frontières du Tibet, de la Chine et du Népal au Nord Est, le Ladakh est l’une des régions les plus reculées et inaccessibles du Monde. Bordée de hautes montagnes, au Nord le Karakoram, au Sud le Grand Himalaya aux altitudes vertigineuses, le Ladakh tire son origine du nom de l’une des vallées qui traverse son territoire, la seconde étant celle du Zanskar. Des premières chutes de neige (novembre) à leur fonte (mai), le Ladakh est coupé du reste du Monde. Cet isolement voulu par la configuration géographique exceptionnelle a contribué à préserver ses habitants de toutes les influences des différentes invasions et vagues de colonisation connue par l’Inde à travers les siècles. De même qu’aujourd’hui, bien que voisin du Cahemire, le Ladakh demeure préservé du terrorisme.
Le climat particulièrement rude, offre un ensoleillement 300 jours par an : la pluviométrie est quasi inexistante, et ce sont la neige et les glaciers qui permettent l’approvisionnement en eau. En hiver, les températures peuvent chuter jusqu’à moins 60°C. En été, la fine couche atmosphérique des hautes montagnes peut causer ce paradoxe : on dit qu’un homme ayant les pieds à l’ombre et la tête au soleil, peut souffrir en même temps de gelures et d’un coup de chaleur. Rassemblée sur les bords des rivières, offrant durant la saison estivale des enclaves de verdure permettant culture et élevage, les Ladakhis possèdent une façon de vivre et une culture à part, un état d’esprit profondément pacifiste, sans doute lié à une tradition bouddhiste très enracinée, comme à la survivance d’une exception dans cette région du globe: le matriarcat.


Histoire

Des tribus nomades, éleveurs de Yacks, ont précédé les premiers foyers de populations auraient été établis par les pèlerins bouddhistes partant rejoindre le mont Kailash au Tibet. Depuis le IX siècle, les dynasties bouddhistes ont étendu leur domination jusqu’au Cachemire, avant l’invasion par les musulmans de l’Ouest de la contrée et son annexion au royaume Dogra au XIX ème siècle, qui rattacha définitivement la province du Ladakh au Jammu Cachemire. Cependant, confronté à une discrimination envers les bouddhistes, fut créé un Conseil demandant une gestion autonome de la région. Traversée depuis des siècles par les caravanes de la route de la soie, le Ladakh, et plus particulièrement sa capitale, Leh, ont pu développer un commerce autour des épices, tapis, de la soie brute. Ce sont sur ces plateaux qu’est produit le Pashmina, qui sera confectionné au Cachemire, à Srinagar.
Les traditions multiséculaires continuent de rythmer la vie quotidienne : les festivals, alliant la danse aux tournois de sports ont une dimension à la fois religieuse et sociale. Le tir à l’arc y est l’un des sports les plus populaires. Les superstitions liées à l’influence des esprits et de l’astrologie sont très présentes : chaque village recelle des personnes que l’on vient consulter pour des oracles ou obtenir la guérison. Bien que le tourisme s’y soit considérablement développé avec la ruée des trekkers vers le toit du Monde, le Ladakh est un territoire à la fois accueillant et secret, où les habitants sont connus pour leur gentillesse et leur authentique joie de vivre, cohabitant avec une existence rudimentaire cousue de croyances aussi mystérieuses et secrètes.

Population : 2,5 Millions (concentrée à Leh et Kargil)

Superficie : 97 000 km2

Langues parlées : Hindi, Ladakhi, Balti, Purgi, Shina, Urdu

Culture et religion : très majoritairement bouddhiste, minorité musulmane ( Kargil et Vallée du Sumur)

Economie : agriculture, élevage, commerce de la soie, aujourd’hui tourisme


Festivals : la plupart sont liés aux fêtes religieuses des monastères bouddhistes et comportent des danses traditionnelles : Hemis (juin), Lamayuru (début juillet), Phyang (début août), Tak Thok, Losar (février, nouvel an)


Meilleure saison : de juin à septembre (non accessible par la route à partir d’octobre jusqu’à mai)

Cuisine : non végétarienne (à la différence d'une majeure partie de l'Inde)
Principalement à base de farine d’orge, de produits laitiers issus de Yacks et des chèvres, et de viande
Spécialités : Tsampa, Pava, Chalak, Khambish, Thukpa, Kothay, ainsi que le Tchang (thé beurré tibétain)


Leh

Perchée sur un plateau à plus de 3500m d’altitude, la capitale du Ladakh, fut à la fois une cité religieuse et marchande. Comptant un certain nombre de monastères et de palais, vestiges de l’ancienne monarchie, elle offre un point de chute et de départ pour les trekkers venus du monde entier pour s’aventurer dans la vallée du Zanskar.
La ville s’est considérablement modernisée. C’est dans la vieille ville où sont concentrés les principaux monuments, dont les Stupas bouddhistes :Shanti Stuppa, Tisseru Stupa, Gomang Stupa


Credit photo flickr Hoorob, Design, Naked, MikeWright

mardi 28 juillet 2009

Contacts avec le GERES


Après quelques mois de stand by, de réflexions, et diverses démarches afin d'avancer dans la réalisation du devis du dispensaire (point de départ sine qua non!) , le temps opérant, pour le mieux, comme toujours, nous a réservé quelques heureuses surprises.
Tout d'abord, au mois de mars, suite à une collaboration à un article sur l'Ayurveda dans le journal écolo l'Age de Faire, je découvre l'existence d'une association, Alpes Himalaya (basée à Grenoble) qui a contribué à la construction d'une école pour de jeunes Amshis à... Choglamsar!
Au mois d'avril dernier s'était tenu à Leh un séminaire sur l'amélioration des conditions de vie des populations de l'Ouest de l'Himalaya. Ce séminaire, organisé par le GERES, association de développement durable et de solidarité internationale, basée à Aubagne, et implantée dans diverses parties du Monde, dont au Ladakh depuis leur participation aux chantiers de reconstruction depuis le début des années 2000, nous était apparu comme une manifestation directement liée à notre projet. Nous avions établi un contact avec le correspondant du GERES à Leh, Vincent Stauffer, depuis plusieurs mois, sur l'avis de notre architecte, Hervé Denonain, qui nous avait fait part de son grand intérêt pour le projet, et renvoyé à la décision revenant au Président de l'association, Alain Guinebault.
Or, dans les jours qui suivirent la tenue du séminaire, nous avons eu le plaisir d'être contacté par l'une des personnes dépêchée sur place par le GERES, qui, entre temps, avait pris contact avec Karma Chodon, et considéré le terrain de construction.
Pour nous, c'est non seulement le gage d'une prise en charge sérieuse, mais surtout une aide indispensable, car seule, l'association ne peut envisager de traiter sans l'aide de personnes de terrain, et les problèmes juridiques liés à la propriété, l'élaboration du devis, comprenant la gestion de l'acheminement des matériaux depuis le Nord de l'Inde.
A suivre...

mardi 25 novembre 2008

Bulletin de souscription


C'est avec un très grand plaisir que nous vous annonçons que les statuts de l'association ont été déposés à la sous-préfecture de Béziers (34),et que l'association Aparna a été reconnue comme association loi 1901 le 10 novembre dernier.

Maintenant que notre structure est officiellement posée, nous voici prêts à commencer la souscription qui permettra de construire le dispensaire.
En voici les contraintes:
- son coût est provisoirement estimé à 12 000 euros
- les chantier doit obligatoirement s'opérer entre le dégel (mai-juin) et les premières chutes de neige (octobre), seule période de l'année où le Ladakh est accessible par la route, ce qui nous sera indispensable pour l'acheminement du matériel

Pour ce, si vous souhaitez nous aider, il vous est possible:
- de devenir adhérent soit à titre de sympathisant, soit à titre de membre bienfaiteur
- de faire une donation à Aparna au titre du projet de Choglamsar (ces dons sont déductibles d'impôts)

Pour recevoir votre bulletin, écrivez-nous à:
aparnafrance@gmail.com