mercredi 22 octobre 2008

Des slums de Pune aux contreforts de l'Himalaya



L'idée de créer cette association est venue lors d'un séjour en Inde, en 2006, alors que je travaillais dans une petite clinique ayurvédique de Pune, et résidais à proximité d'un slum que je traversais matin et soir. Des liens s'établirent spontanément avec les enfants, puis une relation de confiance et d'entr'aide avec leurs familles. Dans ces zones urbaines, les conditions de vie sont particulièrement précaires pour les populations les plus pauvres, tant au niveau de l'habitation qui ne résiste jamais longtemps aux pluies de la mousson, et qui malgré son insalubrité n'appartient jamais à ses habitants mais à une mafia locale Or, une préoccupation demeurait commune aux populations des slums et à leurs voisins de Kothrud fréquentant Atharva Clinic: assurer les conditions de sa subsistance et se prémunir des maladies. Il est arrivé que des familles vivant sous le toit de taule situé en arrière de la clinique consultent et que mon ami médecin leur fasse don de remèdes de base, de même qu'aux femmes qui venaient faire le ménage dans les quelques mètres carrés de son cabinet médical, et qui faisaient des kilomètres pour accumuler quelques heures de travail. Je pris moi-même en charge deux enfants, dont l'une souffrait de rachitisme (du au manque de nourriture et aux parasites intestinaux) et d'asthme chronique avec des remèdes reposant essentiellement sur une utilisation juste de certains aliments, comme le miel, le lait, ainsi que l'adjonction de certaines épices et plantes comme la cardamome, la menthe poivrée, le basilic saint, l'amalaki, etc...
Le "bungalow" (en Inde, une villa) où je logeais était devenu un dispensaire, certes modeste, mais où l'on pouvait recevoir un repas approprié, des soins et remèdes de base, ainsi que du temps pour enseigner quelques bases simples.
J'en vins naturellement à penser à la création d'une structure similaire qui puisse prodiguer soins de base, médicaments, comme enseigner aux populations des remèdes simples, des bases en alimentation,en hygiène, ce afin de les aider à prévenir les affections, et qui fonctionnerait sur la base d'un parrainage aussi bien avec la France qu'avec les populations locales.

La réalité de l'Inde étant ce qu'elle est, j'ai pris le temps de mûrir les choses.
J'ai poursuivi ma route dans de ce pays continent où les hommes continuent à saluer le soleil, comme à adresser une prière au crépuscule. J'ai fait une halte sur les rives du Gange, où j'ai observé le pouls du fleuve sacré faisant battre le coeur de cette nation. J'y ai trouvé une nature préservée, des familles vivant modestement, nourries de l'amour porté à leur environnement où elles pouvaient contempler sereinement la marque sacrée de notre origine.
La relation fondée sur l'observance de l'équilibre naturel et sur la préservation de celui-ci est l'une des bases de la Connaissance la plus ancienne et la plus universelle en matière de santé: l'Ayurveda.

En mars 2007, au retour de Delhi, je retrouvais dans le Massif Central Jean Claude Sergent, qui m'enseigna l'acupuncture, mais avant tout, l'expérience d'une vie sur l'énergie et le mouvement des énergies dans la nature, et qui à ce moment-là était en train de faire les plans du dispensaire pour son amie Karma Chodon à Leh (Ladakh). Au même moment, je fus contactée par Natascha Shröder, qui dirigea Ayurveda en France avant de m'en confier le relai, et qui participait à un projet similaire en Inde du Sud. Je leur proposais de créer une association qui dans ses objectifs, puisse contribuer à la réalisation de ces projets à vocation humanitaire, en rapport avec la santé et les médecines traditionnelles. Aparna Suisse fut créée au début de l'été 2008 et aura en charge l'Inde du Sud. L'association "mère" Aparna, créée à l'automne, servira de référent, avec la réalisation prioritaire du dispensaire au Ladakh.

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