jeudi 23 octobre 2008

Genèse du projet pour Choglamsar




Notre histoire débute il y a 25 ans, lorsque Jean-Claude Sergent rencontre à Leh Karma Chodon, jeune réfugiée tibétaine, étudiante en médecine, qui devient son élève en acupuncture. Prodiguant par ailleurs des cours en médecine traditionnelle au Tibetan Medical Institute de Dharamsala, dans le Nord de l'Inde - où est concentrée la majeure partie des tibétains en exil- il avait été l'assistant de Lady Lobsang Dolma, l'un des médecins traditionnels tibétains les plus renommés au monde. Chaque année, il revînt au Ladakh. Des liens forts se nouèrent avec les ladakhis, qui sont un peuple dont la gentillesse et la simplicité bouleversa plus d'un voyageur. Il adopta une jeune tibétaine, Dolma Llamo, qui a terminé ses études à Dera Dhun, et souhaite devenir médecin "like Jean Claude!".
C'est à peu près à cette époque, soit une dizaine d'années en arrière, qu'il conçut avec Karma le projet de former des Amshis (médecine traditionnels tibétains) exerçant dans les régions les plus isolées du Ladakh ("remoted areas"). Ce projet fut alors soutenu par l'association Nomane (Toulouse), qui a assuré le coût de la formation de 14 jeunes garçons et filles devenus désormais Amshis dans chacune des 14 régions ou "remoted areas". S'est alors posé un problème concret: celui de l'approvisionnement en pilules tibétaines, qui sont les voies de traitement essentielles de cette médecine traditionnelle.
De l'approvisionnement en remèdes dépendait le bon fonctionnement des soins. Il fallait fonder une pharmacie de toute urgence, c'est-à-dire un lieu où fabriquer et stocker ces pilules à Leh.
Quelques fonds furent collectés, la majorité en France, dans la famille et parmi les proches de Jean-Claude qui partit pour Delhi acheter les machines nécessaires à la fabrication des remèdes.
Depuis, une pharmacie a été installée avec succès à Choglamsar, à 12 kmde la capitale. Elle est opérationnelle, mais dans les conditions les plus rudimentaires et difficiles. Naquit alors l'idée de créer un dispensaire type, qui servirait aussi bien de lieu de consultation, d'accueil de patients avec 5 ou 6 lits, de pharmacie avec un lieu de stockage des pillules, complété par une partie habitable pour la famille de Karma qui accueillera un troisième enfant d'ici quelques jours (!). Avec l'aide avisée et géniale de son ami Hervé Denonain, architecte passionné d'environnement spécialisé dans les constructions bio-écologiques , Jean-Claude Sergent conçut le prototype d'un dispensaire bioclimatique qu'il espère voir servir de modèle à l'équipement des 14 régions dans les années futures...
Il y a quelques mois, nous avons décidé, de faire converger nos efforts et nos idées afin de pouvoir réaliser le démarrage du chantier en avril 2009. J'ai donc proposé que l'association que je souhaitais créer permette la réalisation de ce premier projet pilote.
Aparna est aujourd'hui en cours de création, nous voici presque prêts pour débuter le dit chantier durant la saison d'été, car le Ladakh n'est accessible par la route de Manali qu'entre le début de la fonte des neiges (fin avril) et ses premières chutes (entre début et mi octobre), et celle de Srinagar, capitale du Cachemire, entre juin et septembre. Ainsi, nous avons en tout et pour tout 4 mois pour démarrer le travaux et finaliser le bâtiment, ce qui est extrêmement court, mais cependant, incontournable. Pour cette raison, nous souhaitons faire appel à un organisme ayant eu l'expérience de constructions similaires lors des crues de l'Indus au début des années 2000. Ceci nécessitant que nous récoltions des fonds suffisants d'ici février.

C'est en tout cas ce que nous espérons, et ce à quoi nous travaillons, en vous invitant à nous soutenir dans cette belle aventure humaine.

mercredi 22 octobre 2008

Des slums de Pune aux contreforts de l'Himalaya



L'idée de créer cette association est venue lors d'un séjour en Inde, en 2006, alors que je travaillais dans une petite clinique ayurvédique de Pune, et résidais à proximité d'un slum que je traversais matin et soir. Des liens s'établirent spontanément avec les enfants, puis une relation de confiance et d'entr'aide avec leurs familles. Dans ces zones urbaines, les conditions de vie sont particulièrement précaires pour les populations les plus pauvres, tant au niveau de l'habitation qui ne résiste jamais longtemps aux pluies de la mousson, et qui malgré son insalubrité n'appartient jamais à ses habitants mais à une mafia locale Or, une préoccupation demeurait commune aux populations des slums et à leurs voisins de Kothrud fréquentant Atharva Clinic: assurer les conditions de sa subsistance et se prémunir des maladies. Il est arrivé que des familles vivant sous le toit de taule situé en arrière de la clinique consultent et que mon ami médecin leur fasse don de remèdes de base, de même qu'aux femmes qui venaient faire le ménage dans les quelques mètres carrés de son cabinet médical, et qui faisaient des kilomètres pour accumuler quelques heures de travail. Je pris moi-même en charge deux enfants, dont l'une souffrait de rachitisme (du au manque de nourriture et aux parasites intestinaux) et d'asthme chronique avec des remèdes reposant essentiellement sur une utilisation juste de certains aliments, comme le miel, le lait, ainsi que l'adjonction de certaines épices et plantes comme la cardamome, la menthe poivrée, le basilic saint, l'amalaki, etc...
Le "bungalow" (en Inde, une villa) où je logeais était devenu un dispensaire, certes modeste, mais où l'on pouvait recevoir un repas approprié, des soins et remèdes de base, ainsi que du temps pour enseigner quelques bases simples.
J'en vins naturellement à penser à la création d'une structure similaire qui puisse prodiguer soins de base, médicaments, comme enseigner aux populations des remèdes simples, des bases en alimentation,en hygiène, ce afin de les aider à prévenir les affections, et qui fonctionnerait sur la base d'un parrainage aussi bien avec la France qu'avec les populations locales.

La réalité de l'Inde étant ce qu'elle est, j'ai pris le temps de mûrir les choses.
J'ai poursuivi ma route dans de ce pays continent où les hommes continuent à saluer le soleil, comme à adresser une prière au crépuscule. J'ai fait une halte sur les rives du Gange, où j'ai observé le pouls du fleuve sacré faisant battre le coeur de cette nation. J'y ai trouvé une nature préservée, des familles vivant modestement, nourries de l'amour porté à leur environnement où elles pouvaient contempler sereinement la marque sacrée de notre origine.
La relation fondée sur l'observance de l'équilibre naturel et sur la préservation de celui-ci est l'une des bases de la Connaissance la plus ancienne et la plus universelle en matière de santé: l'Ayurveda.

En mars 2007, au retour de Delhi, je retrouvais dans le Massif Central Jean Claude Sergent, qui m'enseigna l'acupuncture, mais avant tout, l'expérience d'une vie sur l'énergie et le mouvement des énergies dans la nature, et qui à ce moment-là était en train de faire les plans du dispensaire pour son amie Karma Chodon à Leh (Ladakh). Au même moment, je fus contactée par Natascha Shröder, qui dirigea Ayurveda en France avant de m'en confier le relai, et qui participait à un projet similaire en Inde du Sud. Je leur proposais de créer une association qui dans ses objectifs, puisse contribuer à la réalisation de ces projets à vocation humanitaire, en rapport avec la santé et les médecines traditionnelles. Aparna Suisse fut créée au début de l'été 2008 et aura en charge l'Inde du Sud. L'association "mère" Aparna, créée à l'automne, servira de référent, avec la réalisation prioritaire du dispensaire au Ladakh.

mardi 21 octobre 2008

Aparna, c'est quoi?



Aparna est l’autre nom de la plus haute montagne du monde. Il désigne en sanskrit « celle qui pourvoit à la nourriture et assure la subsistance du foyer».

Aparna est aussi l'autre nom de Parvati, déesse de la fertilité et de la protection du foyer, compagne de Shiva, le grand Dieu vivant dans l'Himalaya, protégeant ses montagnes, ses fleuves, et ses populations.

La mission de l’association Aparna est de favoriser la transmission des traditions et savoirs vivants en matière de soin, de prévention et de santé.

Aparna s’attache à recueillir cette connaissance là où elle se trouve, à donner les moyens de la mettre en pratique dans le but de contribuer au développement de meilleures conditions de vie des populations locales en valorisant leurs propres ressources et capacité d’autonomie en matière de santé et de prévention.

Elle favorise les échanges entre les générations, les communautés et les cultures afin de valoriser, de faire connaître, de développer ces compétences et savoirs, en générant une dynamique de solidarité.

L'un des buts prioritaires de l'association est de créer en 2009 au Ladakh un dispensaire bioclimatique destiné à soutenir le Dr Karma Chodon, médecin tibétaine en exil, dans les soins prodigués aux populations locales, comme dans le relai qu'elle assure depuis des années auprès des Amshis (médecins tibétains traditionnels) dans les zones les plus reculées de l'Himalaya.